Réglementation thermique : où en est votre maison ?

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Réglementation thermique : où en est votre maison ?

10 août 2019

Vous êtes propriétaires ou futurs propriétaires d’une maison ? En fonction de son année de construction, son bâti répond normalement, et a minima, à la réglementation thermique en vigueur de l’époque. Ça c’est la théorie. Après, tout dépend des rénovations entreprises dans le passé et de la rigueur des constructeurs de votre maison à l’époque. Explications.

Alors que l’expression « passoire thermique » est sous les feux de l’actualité, illiCO travaux vous invite à vous plonger dans les méandres techniques des réglementations thermiques successives. Vous allez ainsi comprendre pourquoi (théoriquement !), plus votre maison est récente et moins elle est énergivore. Pourquoi théoriquement ? Parce que chaque construction est unique ! En effet, il suffit que des travaux d’isolation aient été entrepris depuis la construction, et ses performances énergétiques seront forcément améliorées. A l’inverse, sauf ces dernières années où des vérifications formelles sont associées aux normes de la RT, les obligations des RT précédentes n’étaient pas toujours respectées.

Selon les chiffres de l’ADEME, la moyenne française des DPE de maisons toutes années de construction se situe entre le classement E et le classement F, soit dans une fourchette comprise entre 231 et 450 kWh/m² .an.

Du premier choc pétrolier à la RT 1974

En 1973, le monde découvre avec effroi que l’énergie la plus utilisée pour se chauffer, à savoir le pétrole, est une ressource sujette à chantage. Ainsi, pendant le premier choc pétrolier, entre octobre 1973 et mars 1974, le prix du baril est multiplié par 4 essentiellement pour des raisons politiques ! En réaction à cette flambée artificielle de l’or noir, le premier ministre français de l’époque réagit. Il instaure par décret la première réglementation thermique en France.

Dès lors, soit dès le 1er mai 1974, toutes les constructions neuves doivent avoir des parois isolées et un réglage automatique des installations de chauffage. La RT 1974 crée pour la première fois un coefficient des « déperditions thermiques » par les parois du bâtiment. La valeur de ce coefficient G ne devait pas dépasser un certain seuil (225 kWh/m² .an.). Soit 25% de moins que ce qui était la norme précédemment (300 kWh/m² .an.).

Vous avez une maison d’avant la RT 1974 ? L‘isolation est à revoir entièrement ! C’est justement ces logements les plus anciens qui affichent les plus mauvais scores au DPE (classements F et G).

Même chose si votre maison répond à la norme de la RT 1974 ! En effet, lors de cette première RT 1974, l’isolation des murs se faisait principalement par lame d’air et l’isolation des toitures par un matériau isolant de 4 à 6 cm d’épaisseur.

De la RT 1974 au label Haute Isolation Thermique de 1980

La mise en place de la RT 1974 se fera en deux phases. La première à compter du 1er mai 1974 obligeait à un « coefficient G » de 2,30 à 2,90 pour une maison de moins de 150 m². La seconde, à compter du 1er juillet 1975 obligeait à un coefficient G réduit de 1,60 à 2,00 pour une maison de moins de 150 m².

Le 4 novembre 1980, à la demande des professionnels, le label Haute Isolation Thermique est créé. Le « coefficient G » passe alors pour les constructions labellisées de 1,00 à 1,10 pour une maison de moins de 150 m² dont le chauffage fonctionne pour la moitié de sa puissance en électricité et un coefficient G de 1,20 à 1,40 pour la même surface de maison mais un chauffage par électricité moindre ou absent. Cette montée en gamme des niveaux d’isolation impulsés par ce label sont devenus obligatoires pour tous les logements en 1982.

Du second choc pétrolier à la RT 1982

A l’image de ce qu’il s’était passé quelques années auparavant, le deuxième choc pétrolier de 1978 déclenche un durcissement des normes d’isolation. Ainsi, le 24 mars 1982, un arrêté instaure la RT 1982. Cette nouvelle réglementation thermique affiche un objectif similaire à la précédente : réduire les besoins de chauffage des logements neufs. La réduction de la consommation énergétique décrétée est de 20% (170 kWh/m²/an.) par rapport à la RT 1974 (225 kWh/m²/an.)

Pour la première fois, les textes font apparaître une prise en compte des apports (internes et externes comme l’énergie solaire) et de l’occupation avec l’apparition du coefficient B.

De la RT 1988 au Grenelle de l’Environnement

Entre 1982 et 2011, plusieurs réglementations thermiques sont venues durcir les obligations d’isolation dans la même logique que les précédentes :

  • RT 1988 : Les bâtiments neufs résidentiels et non-résidentiels doivent réduire leurs consommations énergétiques. Cette réglementation thermique marque donc une évolution de taille puisqu’elle ne limite plus les pertes de chaleur au sein d’un bâtiment à l’isolation. Elle intègre maintenant les besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire. Introduction du « coefficient C » pour la recherche de l’optimum économique.
  • RT 2000 : Les bâtiments neufs résidentiels doivent réduire leurs consommations maximales de 20 % par rapport à la RT 1988 afin de ne pas dépasser 130 kWh/m²/an. Les bâtiments tertiaires doivent faire de même à hauteur de – 40%. La notion d’amélioration du « confort d’été » (dans les lieux non climatisés) fait son apparition.
  • RT 2005 : Par rapport à la RT 2000, la RT 2005 demande une amélioration de 15 % de la performance thermique afin de ne pas dépasser 90 kWh/m²/an. Elle s’applique aux bâtiments neufs et aux parties nouvelles. La RT 2005 s’applique donc à tous les permis de construire déposés entre le 1er septembre 2006 et le 31 décembre 2012. Dans les faits, les maisons répondant à la norme RT 2005 sont classées D (de 151 à 230 Kwh/m² par an).
  • En 2007, un arrêté rend obligatoire l’ajout d’une isolation thermique ou l’amélioration d’une isolation thermique existante lors de travaux de rénovation même partiels. En effet, pour chaque élément susceptible d’être installé ou changé, des critères minima de performance pour le produit à utiliser sont exigés.

La RT 2012, un changement de logique

Entre septembre et décembre 2007, le Grenelle de l’Environnement pose les bases d’une nouvelle réglementation thermique, la RT 2012. Cette nouvelle RT vise à diviser par trois la consommation énergétique des bâtiments neufs. Comment ? En s’alignant sur le label BBC 2005 (Bâtiment Basse Consommation), soit une consommation maximale de 50 kWhep/m²/an (ep= énergie primaire) à moduler en fonction de la zone géographique, de l’altitude, de la surface habitable…

La RT 2012 change ainsi de logique. C’est une réglementation d’exigences de résultats et non plus seulement une réglementation de moyens.

Un bâtiment conforme à la RT 2012 doit ainsi répondre aux trois exigences de résultats suivantes :

  • Cep ≤ Cepmax : exigence de consommation globale maximale d’énergie primaire de 50 kWh/m²/an.
  • Bbio ≤ Bbiomax : exigence d’efficacité énergétique minimale du bâti (étanchéité à l’air, conception bioclimatique, mitoyenneté).
  • Tic ≤ Ticréf : exigence de confort d’été, la température intérieure atteinte dans le bâtiment doit être inférieure à une température de référence au cours des 5 jours les plus chauds de l’année.

Pour satisfaire ces exigences de résultats, la RT 2012 impose quelques exigences de moyens :

  • Obligation de recouvrir aux énergies renouvelables ou une solution alternative relativement écologique ;
  • Contrôle de la perméabilité à l’air par le test de la porte soufflante. Le bâti doit perdre moins de 0,6 m³/h/m² (maison individuelle) ou moins de 1 m³ (logement collectif) en 1 heure pour une surface de déperdition de 1 m² (plancher bas exclu), exprimés à +/- 4 Pa de pression relative ;
  • Obligation en résidentiel, la surface de baie doit être égale au minimum à 1/6 de la surface habitable.

A noter : les exigences de la RT 2012 valent également pour les extensions.

En savoir plus sur le sujet avec notre article Le point sur : extensions quelles sont les obligations de la RT2012 ?

En attendant la RT 2020 !

La RT 2020 (date d’entrée en vigueur probablement en vigueur le 1er janvier 2021) va encore plus loin que la RT 2012. Elle met ainsi en œuvre le concept de bâtiment à énergie positive, appelé aussi « BEPOS » au sein du Plan Bâtiment Durable. A l’image de la RT 2012, la RT 2020 est une réglementation d’objectifs. Pour mémoire, un bâtiment à énergie positive est un bâtiment qui produit plus d’énergie (chaleur, électricité) qu’il n’en consomme.

En savoir plus sur le sujet avec notre article La réglementation thermique RT2020 en approche

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